Sagesse ou espoir?

Par les slogans officiels des deux partis politiques encore dans la course présidentielle, voilà des termes qui incarnent bien la polarisation idéologique au El Salvador. Le FMLN et l’ARENA, qui partageaient l’intention de gouverner avec trois autres partis (PCN, PDC, CD) à l’heure des élections législatives et municipales de janvier dernier, ne se disputent maintenant qu’à deux le titre hautement convoité. Aucun moyen n’est mis de côté pour convaincre les électeurs et faire pencher la balance dans son camp respectif. En effet, ARENA et le FMLN se livrent à une propagande qui dépasse les limites imposées par la loi électorale. Celle-ci accorde un droit exclusif aux partis électorales d’au plus quatre mois avant le début de la campagne. Ce que les deux partis qui s’affrontent actuellement ont violé, s’y livrant depuis maintenant un an.

De plus, aucun plafond n’est imposé dans la loi électorale salvadorienne par rapport au financement des campagnes, contrairement au Québec. Des sommes considérables sont actuellement dépensés en moyens de propagande standards (publicité télévisuelle à 89%, qui représente 14 077 907$, presse écrite à 7% qui représente 1 118 178$, radio à 4% qui représente 625 596$, produits promotionnels, etc.) mais aussi en moyens plus inédits. Des avions survolent donc actuellement le ciel de la capitale avec des slogans rappelant les électeurs à leur devoir envers l’un ou l’autre des candidats, des quantités massives de pamphlets sont lancés du haut de ces mêmes avions pour rallier le maximum d’électeurs à la cause de Rodrigo Avila (ARENA) ou de Mauricio Funes (FMLN).

De plus, l’excès de propagande semble inciter à des réactions populaires empreintes de violence. Des véhicules bien identifiés au nom de l’un ou l’autre des partis sont vandalisés (bris de vitres). Devant ces excès et dans un tel contexte, nous sommes à même de nous demander si les termes « sagesse » et « espoir » sont bien choisis pour mener campagne…